dimanche 17 décembre 2006

Les différentes façons d’obtenir de l’information (suite)

Dans la continuité de mes réflexions sur les façons de trouver de l’information sur le web, j’ai envie d’aborder deux choses.

1) La spécialisation et l’agrégation
Comme aujourd’hui il y a trop d’informations, qu’elle se répète, qu’elle est noyée dans la masse, et surtout qu’elle est en vrac quelque soit son thème, on n’arrête pas de la classer, la trier, la ranger. On a inventé les annuaires, les moteurs thématiques, la folksonomie, les sites experts… Tout ça pour permettre de mieux mettre l’info dans les cases et donc de mieux la retrouver. D’être plus pertinent. Mais le premier problème, c’est qu’une information, un article est souvent à cheval sur plusieurs thèmes. Et puis surtout, il est rare (heureusement) qu’une personne ne s’intéresse qu’à un seul thème. Il cherche donc dans différents domaines, et se plaint dès lors de la multiplicité des sources. Alors il cherche à regrouper. A agréger. On a inventé les méta-moteurs, les agrégateurs. Alors c’est vrai, c’est tout de même un sous-ensemble du Grand Tout original, car on agrège que les domaines pour lesquels on a de l’intérêt.
Et le comble, c’est que bien souvent, lorsque ces infos sont agrégées… on les sépare à nouveau, on les classe, on met des tags. Netvibes est pour moi l’exemple idéal : on regroupe plein de sources, de flux RSS éparts, mais on les sépare à nouveau en onglets. A quand le widget qui fera une synthèse de tous les onglets ?

2) La sur-solicitation des experts
Dans un autre registre, l’augmentation du nombre d’internautes et leur appropriation des outils mis à leur disposition provoque une augmentation des infos publiées. Mais aussi une augmentation des demandes, des questions posées. Et ceux qui peuvent y répondre, ce sont les experts. Je ne dis pas ça pour vouloir séparer les internautes en deux clans, mais il y a ceux qui posent des questions, et ceux qui ont les réponses. Les experts étant ceux qui ont plus souvent les réponses que des questions à poser (ou alors personne ne sait leur répondre). Bien sûr, les rôles peuvent s’inverser dès qu’on change de thématique.
Bien, je disais donc qu’il y a de plus en plus de question, mais pas forcément beaucoup plus d’experts pour y répondre. Ou plus précisément, je pense que le nombre d’experts augmente moins vite que le nombre de « newbies ». Résultat, les experts sont sur-solicités. Et tout excès amène une saturation, et donc un refus.
Je ne fais pas un scénario catastrophe, juste une évolution assez logique d’après moi des systèmes sociaux de questions/réponses. Sans parler des questions posées sans arrêt, juste parce que les nouveaux utilisateurs n’ont pas pris le temps de chercher dans les archives.
Je pense vraiment que c’est un point faible de ces systèmes, et qu’il ne peuvent y remédier que par deux façons : renouveler régulièrement leur base d’experts, ou améliorer la pertinence pour adresser les questions de façon non intrusive.

C’est d’ailleurs dans ce sens que va travailler Kappea. Pousser l’information de façon pertinente aux gens susceptibles d’être intéressés sans les inonder de déchets.
Il y a du pain sur la planche, mais c’est assez passionnant…

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